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Les écrits de Gérigé

L'interview

13 Août 2018, 15:44pm

Publié par Gérigé

L'interview

L'interview

 

La France vient de remporter la coupe du monde. A cette occasion, Frédéric Blanc a rencontré Victor Germain, alias Papy, qui revient pour nous sur l'épopée 2018 en Russie.

 

F.B. : La France vient de remporter sa quatrième coupe du monde en Angleterre. Victor, qu'est-ce que ça évoque pour vous ?

Victor G. : Que de bons souvenirs, forcément. La France est depuis longtemps une grande nation de football et il était temps qu'elle remporte cette 4e étoile complètement méritée.

F.B. : Alors justement, vous parlez de bons souvenirs. Qu'est-ce qui vous reste de la coupe du monde 2018 en Russie ?

Victor G. : Ça a changé ma vie. J'étais inconnu, je suis devenu une vedette. J'avais un revenu modeste, je suis devenu riche. Je n'étais jamais sorti de ma Bretagne, j'ai fait le tour du monde, j'ai changé de métier. Cette coupe du monde a bouleversé ma vie.

F.B. : Aujourd'hui vous avez 64 ans. Les plus jeunes ne connaissent peut-être pas précisément le déroulement de cette coupe du monde qui reste unique en son genre. Pouvez-vous nous rappeler comment vous avez été sélectionné.

Victor G. : C'est à cause de la fameuse loi Platini qui n'a perduré que le temps de cette coupe du monde. Les instances de la FIFA avaient réussi à faire passer la règle de l'utilisation de la vidéo, la VAR comme on dit couramment de nos jours. À l'époque c'était une révolution. Michel Platini était farouchement contre car il considérait que cela allait hacher le jeu, dénaturer ce sport et comme il avait une conception universelle du foot, il n'en voulait pas car la vidéo ne pouvait être utilisée au niveau amateur. Ayant perdu cette bataille, il a réussi à faire passer un article qu'on a appelé plus tard loi Platini. L'article stipulait que pour qu'une équipe nationale représente véritablement l'ensemble de son pays, il fallait obligatoirement y inclure deux hommes en bonne santé non footballeurs professionnels. C'est ainsi que chaque équipe nationale s'est présentée avec une liste de 23 joueurs + 2 représentants de pays.

F.B. : Comment avez-vous été choisi ?

Victor G. : Comme tous les autres représentants de pays, par tirage au sort. Il y avait trois conditions pour pouvoir être choisi. Être un homme, avoir entre 18 et 50 ans et être en bonne santé physique. En France, nous étions plus de quinze millions d'inscrits. Moi, je n'avais même pas envisagé de participer au tirage alors que j'entrais dans les critères. J'avais 49 ans et je courais des marathons, j'étais en forme. Mais ma femme m'a inscrit pour me faire une surprise et j'ai eu la chance d'être pris. C'est les collègues du boulot qui m'ont annoncé la nouvelle mais moi je ne les croyais pas. Je me suis fait une raison en arrivant chez moi. Une foule de journalistes m'attendait et puis j'ai vite reçu un coup de fil de Didier Deschamps.

F.B. : Que vous a dit le sélectionneur ?

Victor G. : Il a souhaité me rassurer en m'expliquant que j'allais être bien pris en main.

F.B. : Ça a été le cas ?

Victor G. : Complètement. Contrairement à la plupart des joueurs sélectionnés qui sont arrivés le 23 mai à Clairefontaine, je suis arrivé début avril avec Titouan Ferguson l'autre représentant pour travailler le physique. On a nettement progressé en un mois. Et puis j'ai retrouvé des sensations de footballeur car j'avais quand même joué plusieurs années en club dans ma jeunesse.

F.B. : Vous pouvez nous raconter votre première rencontre avec les joueurs ?

Victor G. : Ils étaient attendus le mercredi 23 mai. Avec Titouan, on a eu un bon de sortie la veille pour être en famille une dernière fois avant la préparation terminale. Le jour J je suis donc retourné à Clairefontaine à bord de ma Twingo. Les fois d'avant le parking était quasiment vide mais là il était déjà bien rempli. J'ai voulu me garer à mon endroit habituel et le traque m'est tombé dessus d'un coup. Il n'y avait que des voitures de luxe. En reculant j'ai éraflé une Porshe noire. Je ne savais plus ou me mettre, surtout qu'en sortant de ma voiture j'ai vu Killian Mbappe descendre de la Porsche. Je crois que je me suis excusé mais il m'a regardé l'air de ne pas comprendre alors je me suis avancé vers lui et je lui ai tendu la main pour le saluer. Je n'en revenais pas de le voir en vrai, face à moi. Il devait se demander qui j'étais et comme je ne savais pas quoi lui dire, j'ai dit que je le trouvais bon et que c'était même la première fois que je rencontrais un Killian bon dans quelque chose.

F.B. : Et la rencontre avec les autres joueurs ?

Victor G. : Didier Deschamps a rassemblé tout le monde pour nous présenter. Il a rappelé la loi Platini qui exigeait que les représentants de pays jouent au moins 5 minutes par match. Après il a demandé aux joueurs de nous soutenir à 200 % et même si la plupart n'étaient pas d'accord avec cette loi, ils ont été très sympas avec Titouan et moi.

F.B. : Comment s'est déroulée la préparation avec les joueurs ?

Victor G. : Didier Deschamps souhaitait nous faire jouer milieu de terrain offensif voire en pointe de l'attaque afin de ne pas représenter un danger pour notre défense. Il nous a inculqué des rudiments techniques comme, par exemple, ne jamais remettre un ballon dans l'axe central à un défenseur. Avec Titouan on s'entraînait en petit groupe mais il y avait toujours un moment où on se rassemblait pour évoluer ensemble.

F.B. : Vous avez ainsi participé aux matchs de préparation.

Victor G. : Oui. J'ai joué les 5 dernières minutes du match contre les Etats-Unis. Je n'ai touché qu'une balle et fait une passe à Kanté. C'était peu mais ça m'a permis de retirer toute la pression.

F.B. : Parlez-nous un peu de votre arrivée en Russie.

Victor G. : C'est inoubliable. Nous étions logés dans un Hilton au calme près de Moscou. Pour moi c'était un vrai palace. Chaque joueur avait son portrait peint sur sa porte de chambre. Titouan et moi n'avions que notre nom d'inscrit mais j'avais ma propre chambre. Le soir pour se détendre on jouait au tennis de table ou à un jeu de basket où il fallait mettre le plus de paniers. J'ai souvent joué avec N'Golo Kanté, Benjamin Pavard ou Antoine Griezmann.

F.B. : Rentrons dans le vif du sujet. Racontez-nous le premier tour qui a tout changé pour vous.

Victor G. : Le sélectionneur avait prévu que je joue un match sur trois car Titouan était plus jeune que moi et plus rapide, il avait 32 ans. Mais malheureusement pour lui, dès le match contre l'Australie il s'est pris un méchant choc et s'est cassé la clavicule. Coupe du monde terminée pour lui. Comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et c'est ce qui est arrivé. J'ai pu jouer dans tous les autres matchs soit six au total. Ça peut paraître étonnant mais le traque avait disparu. Je pense que c'est grâce à mon apparition contre les Etats-Unis. J'étais totalement décontracté et extrêmement motivé. Je savais que c'était la première et dernière fois que j'allais vivre un truc pareil et que je n'avais rien à prouver à personne. C'est sûrement tout ça, lié au fait que j'étais le plus âgé, qui m'a permis de jouer totalement relâché et de réaliser mes exploits. Contre le Pérou je suis rentré à la 85e minute à la place de Mbappe et sur ma deuxième balle je réussis un centre sur Giroud qui marque le deuxième but. Je n'arrivais pas à croire que j'avais réussi une passe décisive. Les Péruviens m'avaient pris pour un rigolo et m'avaient laissé le champ libre. Cinq jours après, contre le Danemark, j'entre à la place de Griezmann toujours à la 85e minute et là c'est le scénario inverse. On est dans les arrêts de jeu et moi je reste seul en pointe. Les Danois se font contrer et Giroud récupère une balle qu'il me lance en profondeur. Les défenseurs danois étaient trop loin pour me rattraper et j'ai filé seul au but. J'ai fait le sprint de ma vie sur 40 m et quand je suis arrivé dans la surface je n'ai pas réfléchi, j'ai tiré et vu la balle se loger en pleine lucarne. Il restait 20 secondes de jeu, on a gagné 1 à 0 et je suis devenu la coqueluche de l'équipe et de la France.

F.B. : Papy était né ?

Victor G. : Oui. C'est le surnom que les joueurs m'ont donné et qui a été repris par les médias.

F.B. : La suite devient surréaliste. C'est le mot que vous avez employé après la compétition.

Victor G. : Oui. Plus de quinze après, c'est toujours surréaliste. Un type, inconnu au bataillon qui joue la coupe du monde, la gagne et en plus marque des buts et fait des passes décisives, c'est inimaginable.

F.B. : Racontez-nous la suite.

Victor G. : Imaginez l'effervescence après le premier tour. J'ai commencé à être sollicité par plein de gens : les médias, les sponsors, les publicitaires et même des sociétés qui voulaient m'embaucher juste pour mon image. Il y a eu par exemple des maisons de retraite qui voulaient coller ma photo sur leur façade ou bien un groupe pharmaceutique qui souhaitait surfer sur ma soi-disant éternelle jeunesse. Les gens étaient devenus complètement fous. Mais le staff de l'équipe de France a réussi à me préserver au maximum de tout ça et mon épouse a commencé à gérer toutes ces affaires en coulisse. En huitième il y avait l'Argentine et il fallait se concentrer sur ce premier match couperet. La tactique conçue pour moi était toujours la même. Entrer à la 85e minute, ne pas trop garder le ballon, essayer de le passer au mieux. Cette fois j'ai remplacé Giroud alors qu'on menait 4 à 2 mais l'Argentine a mis une grosse pression en fin de match et a réussi à égaliser deux fois en deux minutes, à la 92e et 94e minute. Il a fallu aller en prolongation.

F.B. : Et vous avez dû jouer !

Victor G. : Oui à cause de la loi Platini. En prolongation il était obligatoire d'avoir un représentant de pays et en cas de tirs au but je devais être l'un des tireurs. La prolongation contre l'Argentine a été interminable. On sentait le danger sur chaque action. J'ai eu peu de balles car c'est plutôt les Argentins qui en avait la possession. On s'est donc retrouvé aux tirs aux buts. J'aurai préféré tirer en premier mais Didier Deschamps a voulu me faire passer en dernier. Il pensait que tout serait joué avant. Évidemment ça ne s'est pas du tout passé comme ça. Les Argentins ont tiré en premier. Je savais que je serai le dernier tireur. Les deux premiers tireurs de chaque équipe ont loupé leur pénalty, les deux suivants ont marqué. On était à 2 à 2. Messi est venu placer le ballon pour le 5e péno et même si son tir était pas mal, Hugo a fait un arrêt spectaculaire, une détente de félin. Quand je me suis avancé pour le dernier pénalty j'avais l'impression d'être hors de mon corps et d'assister à un spectacle. Dès le début je me suis dit que j'allais faire simple, tirer au milieu pour être certain de ne pas louper le cadre. Le gardien argentin n'arrêtait pas de bouger et de me montrer les côtés avec ses mains pour me déstabiliser. Moi, je l'ai regardé droit dans les yeux. Je sentais qu'il allait partir à droite et j'ai tiré au centre. Il ne pouvait pas y avoir plus au centre. Armani a plongé, il a vu que ce n'était pas bon, il a tendu sa jambe au maximum mais il manquait vingt bons centimètres. Aujourd'hui je revois encore parfaitement toute cette scène comme à l'époque, tout au ralenti. Le ballon est rentré, le stade s'est soulevé et j'ai levé les bras au ciel. On était qualifié pour les quarts.

F.B. : En France les gens ont fêté cette victoire dans les rues et ont scandé votre nom.

Victor G. : Je m'en suis surtout rendu compte après, en rentrant en France. Là-bas, même si je savais qu'on était soutenus et encouragés, on vivait un peu dans une bulle. Avec le recul je trouve que le staff avait parfaitement pris les choses en main. En tout cas cette victoire avec notamment le but magnifique de Pavard a totalement soudé l'équipe.

F.B. : En quart c'était l'Uruguay.

Victor G. : A l'époque je n'ai rien dit à personne mais après l'exploit contre l'Argentine je me suis dit qu'on était imbattable. En tout cas, tous les joueurs étaient remontés à bloc. Encore une fois, je suis rentré à 5 minutes de la fin du match. La France menait déjà 2 à 0. J'ai remplacé Mbappe qui s'était pris un carton jaune. Un joueur a commis une faute sur moi, je me suis vite relevé et j'ai tiré rapidement le coup-franc en faisant une passe à Nabil Fekir qui a débordé sur le côté droit. Et vous connaissez la suite… Superbe centre sur la tête de Giroud et 3 à 0 pour nous.

F.B. : Ça devenait une routine pour vous. Vous rentriez, jouiez quelques minutes et il y avait un but ?

Victor G. : C'est un peu ça vu de l'extérieur mais pour moi c'était comme quelque chose d'irréel.

F.B. : Arrive la demi contre la Belgique et la rencontre avec Zidane.

Victor G. : La veille du match, Zinédine Zidane a fait un saut à l'hôtel où il voulait absolument me voir pour me féliciter. Il m'a dit que j'avais tout compris au foot même si physiquement j'étais au-dessous des pros car je jouais simplement sans trop réfléchir. Il a ajouté que parfois il préférerait avoir 11 joueurs comme moi à gérer et que c'est pour ça qu'il quittait le Réal. Il aurait aimé avoir des tempéraments comme moi dans son équipe. Je lui ai répondu que si j'avais vraiment été très fort, on aurait joué ensemble à son époque et que Didier Deschamps aurait été mon remplaçant. On a partagé un bon moment. Comme je n'arrête pas de le répéter j'étais très détendu et frais comme un gardon et c'est bien normal car je jouais très peu de temps à chaque match. Contre la Belgique j'ai remplacé Giroud. Le match était très tendu car on menait seulement 1 à 0 et la Belgique poussait énormément pour égaliser mais il était hors de question de réitérer les erreurs commises contre l'Argentine. Mis à part moi qui étais seul en pointe près du rond central, tous les autres joueurs défendaient en bloc. A un moment, Pogba a dégagé un ballon loin devant sur le côté droit. J'ai couru en direction de la balle mais le défenseur belge Kompany l'a récupérée avant moi. On était à environ 40 m des cages gardées par Courtois. Je n'avais aucune chance de récupérer la balle mais j'ai poursuivi ma course. Quand je me suis approché du défenseur il a voulu me dribbler en faisant un simple crochet et il a fait la connerie de sa vie, j'ai mis ma jambe au bon endroit. La balle a rebondi sur mon tibia en direction du but et j'ai poursuivi ma course. Kompany était déjà quasiment sur moi pour me contrer. Je n'avais pas d'autre solution que de tirer fort. Le plus fort possible. Le ballon s'est envolé, Courtois était trop avancé, erreur fatale… Je l'ai lobé et inscrit un des plus beaux buts du tournoi.

F.B. : Les Dieux du stade étaient avec vous ?

Victor G. : C'était l'effet Zizou (rires) ! Il fallait jouer simple.

F.B. : Comment était le groupe avant la finale ?

Victor G. : Je crois que toute l'équipe savait que le titre ne pouvait nous échapper. Pogba était remonté comme une cocotte minute, il galvanisait tout le monde dans les vestiaires. Même les plus discrets comme Lloris ou Varane étaient devenus démonstratifs.

F.B. : Vous étiez devenu leur porte-bonheur.

Victor G. : C'est vrai. Après le match contre l'Argentine, un sponsor a créé un petit bonhomme en mousse à mon image. Une sorte de petit doudou en maillot bleu avec Papy écrit dessus. Il était dans le vestiaire ou sur le banc au bord du terrain. Ça a été un vrai succès et la première rançon de ma gloire. Il s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires.

F.B. : Et la finale arriva.

Victor G. : Et oui… Toujours pareil pour moi, je suis entré à la 85e minute à la place de Giroud. On menait déjà 4 à 2. Le match était plié et les Croates avaient beau attaquer, ils n'arrivaient à rien. On maîtrisait tout et c'est là que j'ai marqué mon dernier but. Sur une attaque je me suis retrouvé dans la surface de réparation. Quand il y avait un centre qui se préparait je me mettais à la limite des 18 mètres pour éventuellement récupérer le ballon et tirer directement. Tolisso a centré, le ballon a été dévié par le gardien et il est venu sur moi et là au lieu de tirer, au dernier moment j'ai fait une feinte car j'ai senti qu'un défenseur venait sur moi. J'ai juste poussé la balle et au moment de déclencher le tir j'ai été bousculé. Tous mes coéquipiers se sont mis à crier et à lever les bras en l'air. C'est là que l'arbitre a arrêté le jeu et fait appel à la vidéo. Les Croates étaient furieux d'autant plus que Griezmann avait déjà marqué le 2e but sur pénalty grâce à la vidéo. Mais l'arbitre est resté intangible et a montré du doigt le point de tir au but. Normalement c'est Griezmann qui devait le tirer mais il est venu me voir avec le ballon et m'a dit « Fais-toi plaisir ! C'est ton dernier match. », je lui ai demandé s'il était sûr et il m'a fait oui de la tête en me montrant avec les mains qu'il était complètement cramé. C'était la 91e minute. On ne risquait rien. Au pire je ratais mais on gagnait quand même. Les Croates ne pouvaient pas inscrire 2 buts alors qu'il ne restait que 2 minutes à jouer. J'ai pris le ballon, l'ai posé aux 9 mètres et me suis revu quand j'étais gamin et que je tirais un péno. J'avais une technique qui marchait assez bien. Je fixais le côté d'un but et tirais de l'autre. J'ai voulu voir si ça marchait toujours. J'ai tenté le truc et même si le gardien a touché le ballon, c'est rentré.

F.B. : Grâce à vous la France a gagné la coupe du monde.

Victor G. : Je ne dirais pas ça. J'ai ajouté ma petite pierre et j'ai eu énormément de chance. Rendez-vous compte. Parmi les représentants de pays j'ai été le seul à marquer et faire des passes décisives, c'est purement incroyable. J'ai terminé 2e meilleur buteur du tournoi à égalité avec Ronaldo et meilleur buteur de l'équipe de France. On pourrait refaire cent fois les matchs que je ne marquerais pas un seul but. C'était la chance de débutant.

F.B. : Depuis tout le monde vous connaît.

Victor G. : Oui. Je suis devenu aussi célèbre que Platini ou Zidane. En rentrant en France j'ai passé plus de six mois hors de chez moi car j'ai été sollicité partout.

F.B. : Qu'avez-vous fait par la suite ?

Victor G. : Grâce aux doudous Papy et au maillot de l'équipe de France floqué à mon nom avec le numéro 85, je suis devenu riche. Environ un an et demi après la coupe du monde j'ai lancé ma ligne de vêtements de la marque « Papy » dans ma Bretagne. Ça a tout de suite fonctionné. Aujourd'hui j'ai des boutiques un peu partout dans le monde.

F.B. : Avez-vous fini par rencontrer Platini ?

Victor G. : Oui, juste après la coupe du monde. Je l'ai remercié mille fois et lui, pour me remercier d'avoir fait briller sa loi, il a organisé un match de gala à mon honneur au stade de France le jour de mes 50 ans où j'ai joué un peu plus que 5 minutes. Bon comme je l'ai dit j'ai eu énormément de chance dans toute cette histoire et sans mon bol sa loi aurait été un vrai bide. Personne ne se souvient des autres représentants de pays et de Titouan.

F.B. : Qu'est-il devenu ? Avez-vous gardé des liens avec lui et avec les joueurs de l'équipe de France ?

Victor G. : J'ai peu parlé de Titouan mais pendant la coupe du monde il m'a beaucoup soutenu et ce n'était pas facile pour lui avec sa blessure. On est devenu très copain et ensuite il est venu bosser pour moi. C'est lui qui s'occupe d'ouvrir de nouvelles boutiques Papy à travers le monde. Quant aux joueurs de l'équipe de France, j'ai gardé des liens avec certains, notamment Benjamin Pavard qui a voulu que je sois le parrain d'un de ses enfants.

F.B. : Un dernier mot Victor. Maintenant que vous êtes riche, vous n'avez plus peur d'érafler les voitures de luxe ?

Victor G. : Non (rires). D'ailleurs, à propos de la Porsche de Killian Mbappe. Il m'a avoué par la suite que ce n'était pas sa voiture. Il était juste venu y récupérer un CD qu'on ne lui avait pas rendu et c'est pour ça qu'il faisait une tête bizarre quand je l'ai vu pour la première fois. Il a cru que je l'avais surpris en train de voler. C'est pour ça que personne n'a jamais rien su de cette histoire jusqu'à aujourd'hui.

F.B. : Et à qui appartenait-elle ?

Victor G. : Chut !! Secret !!

Paris, lundi 17 juillet 2034

 

Gerry GALTIER, août 2018

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