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Les écrits de Gérigé

Les Diables du Brézème 2018

27 Août 2018, 12:48pm

Publié par Gérigé

Les Diables du Brézème 2018

 

 

Qu'est-ce que c'est le « Trail » ? C'est une épreuve de course à pied ouverte à tous dans un environnement naturel. La distance varie de quelques kilomètres à plus de 300 pour les épreuves de très longue distance. La course se déroule en semi-autonomie et les coureurs doivent avoir, pour leur sécurité, un équipement spécifique adapté. Le peloton est composé de coureurs élites et de coureurs amateurs. Les plus lents doivent veiller à ne pas franchir les différents points de contrôle après la barrière horaire.

Ceci est tiré de la plaquette de présentation de l'UTMB, Ultra Trail du Mont Blanc. Du 27 août au 2 septembre, 10 000 coureurs étaient attendus à l'une des 7 courses prévues.

Loin de là, environ 200 km au sud-est du sommet de l'Europe, je suis allé courir à Livron-sur-Drôme la course des Diables du Brézème le 26 août 2018, épreuve de moins bien grande ampleur mais sympathique organisée par le club du CLL. Trois courses au programme : 5 km, 12 km en duo ou bien 12 km en solo. Un petit trail qui attire pas mal de monde en cette fin de mois d'août (près de 200 coureurs) et qui tire son nom à la fois de la colline du Brézème et de la tour du Diable qui s'y dresse, dernier vestige des murailles du château érigé au XIe siècle. Le parcours de 12 km (12,6 km à mon GPS) se fait au 2/3 sur cette colline longue d'environ 2,7 km, large de 700 m et haute de 100 m, parallèle à la rivière Drôme qui coule à quelques centaines de mètres au sud et perpendiculaire au Rhône situé à 5 km à l'ouest. Le tiers restant se court sur chemins et à travers champs, nous faisant traverser la propriété du Château de la Rolière producteur de vin du Brézème, AOC Côtes du Rhône. La partie sud de la colline, assez abrupte est constituée de nombreuses vignes dont certaines sont plantées en terrasse.

La tour du Diable sur le versant sud de la colline du Brézème

 

La course

Le départ est prévu à 9 h dans le haut Livron, c'est à dire la vieille ville. Je pars de chez moi vers 7 h 40 et me dirige tranquillement sur place, ce n'est pas très loin. Je me gare près du gymnase à environ 500 m du retrait du dossard et de la ligne de départ. J'ai déjà couru deux fois cette épreuve, la dernière fois il y a deux ans. A chaque fois il régnait une chaleur écrasante, ce qui n'est pas le cas ce matin avec au plus une quinzaine de degrés et un fort mistral. A peine le dossard retiré je retourne à la voiture pour le fixer et décide de trottiner tranquillement autour des terrains qui jouxtent le gymnase. Je cours en bas de survêtement et avec un haut à manches longues mais assez vite je me sens chaud. Je profite d'être ici pour me rendre aux toilettes du gymnase dont les douches tout à l'heure serviront aux coureurs. Hop ! Il est déjà presque moins le quart. Je retourne à la voiture pour y laisser mes habits d'échauffement et file vers le départ en short et T-shirt. Brrr ! Il fait frais ! Je cours encore un peu dans les ruelles à proximité du départ pour retrouver des repères notamment si je dois finir en sprint. Cette année la course se fera en sens inverse comme l'an passé. Je présume que cela devrait me faire grappiller un peu de temps car souvent sur la partie assez roulante dans les champs j'avais le mistral de face, ce qui ne sera plus le cas. J'espère courir à plus de 11 de moyenne et c'est avec ce chiffre en tête que je me dirige vers la ligne de départ. Tout le monde est prêt. Un copain vient se ranger à mes côtés au dernier moment. L'organisateur nous donne de brèves consignes. Il ne faudra pas piquer de raisin au Château la Rolière. Et une bouteille ? lance un coureur. On rigole puis je me concentre sur ma montre pour déclencher le chrono.

5... 4... 3... 2... 1... et c'est parti. Je me serre à droite de la chaussée. Le début de course s'effectue en côte assez raide sur 300 m, 500 m en réalité avec le changement de sens du parcours, fait dont je m'aperçois dans les premiers hectomètres et que je n'avais pas réalisé à l'échauffement. Je me fais beaucoup doubler mais ne me préoccupe pas des autres même si je sais que ça va coincer dès qu'on abordera le sentier. Et puis comme souvent, les coureurs des différentes courses partent en même temps et les objectifs de chacun ne sont pas les mêmes. J'ai l'impression de courir lentement mais je suis très vite essoufflé et j'ai un rythme assez soutenu. Après environ 700 m dans une portion de plat je rejoins mon copain et lui glisse « Tu es parti vite ! », il me répond « Oui ! » et je le double. Il court en relais avec son épouse qui terminera donc la course à partir de la mi-parcours. J'accélère un peu avant les 900 m sur le dernier plat avant le sentier qui monte sur la colline et je fais bien car soudain ça bouchonne. Je suis obligé de m'arrêter et de faire la queue quelques secondes comme tout le monde puis on repart à la queue leu-leu, impossible de doubler. J'ai l'impression que je pourrais aller plus vite mais ce n'est pas grave. Je préfère en garder pour la portion dans les champs et la fin de course. Je sais aussi que vers le 2,5 km il y aura un raidillon d'environ 500 m. Je cours ainsi derrière un gars en laissant deux ou trois mètres d'espace entre lui et moi pour voir où je mets les pieds. On monte un peu puis ça devient plat et on descend. Je double quelques coureurs dans cette partie un peu plus large et sur le plat qui suit. Je me sens bien malgré l'allergie à l'ambroisie qui a démarré depuis une dizaine de jours. Cette plante très allergène provoque chez moi un nez bouché, des yeux irrités et une sensation de fatigue. Depuis quelques jours je me mets régulièrement du sérum physiologique et prend mon mal, pas si grave, en patience.

L'ambroisie

L'ambroisie

J'aborde le raidillon au 2,4 km, je ne le trouve pas si dur que ça. J'arrive à courir en grande partie alors que d'autres marchent. Je double ici un très jeune coureur qui marche. On dirait qu'il a 12 ou 13 ans. Un peu plus loin les concurrents du 5 tournent à gauche tandis que ceux du 12 vont à droite. La montée totale se fait sur près de 600 m mais la fin est nettement moins raide. Nous n'avons pas le temps de profiter de la vue car il faut rester concentré sur ce sol caillouteux. Je cours depuis plus de 3 km et la course est décantée. D'après mon chrono j'ai couru à un peu moins de 11 de moyenne, c'est pas mal vu le dénivelé déjà ingéré. Je referai un point au 5,5 km. Ça descend à nouveau. J'aimerais doubler mais je me retiens. J'ai bien fait encore une fois car ça remonte très raide sur 250 m. Je marche une petite partie. On s'approche alors des 4 km lorsque ça descend à nouveau sur un chemin plus large. Je pense que cette fois on sort réellement de la colline pour se diriger vers le Château la Rolière. C'est bien la cas, je reconnais un peu l'endroit, bientôt le chemin s'élargit et je vois des champs. Pendant près de 4 km ça devrait être plus facile et plus rapide.

Nous empruntons de longues lignes droites sur chemin herbeux puis sur chemin au revêtement plus dur en gravier stabilisé pour atteindre le premier ravitaillement à l'intérieur du domaine du Château la Rolière. Il y a quelques coureurs devant moi et nous allons à peu près à la même vitesse. On ne profite pas vraiment du vent mais il ne nous gêne pas non plus car on est assez abrité par des haies et le relief. En consultant mon chrono je me dis que ce serait pas mal de se rapprocher des 12 de moyenne avant de remonter sur la colline. Ça me donne un mini objectif pour le petit quart d'heure à venir. Au 5,5 km je passe en 29 min 30. J'ai 30 secondes d'avance. Je suis satisfait, d'autant plus que cela devrait s'accentuer dans quelques kilomètres. Je stoppe mon effort un instant pour boire une gorgée de sirop à la menthe. Ça fait du bien. Je repars dans une petite côte très herbeuse qui longe les vignes. La côte devient un faux-plat où il est difficile d'aller très vite car le sol amorti tout. A la sortie de ce rectangle de vignes on se faufile dans les bois quelques instants, ça descend puis c'est du faux-plat descendant. On sort du domaine au 6,5 km et la vue se dégage d'un coup. On voit à plus d'un kilomètre car le circuit fait un L. J'aperçois un coureur au loin. Entre lui et moi sont intercalés des petits groupes de coureurs. Depuis quelques hectomètres j'ai repéré une féminine. L'écart entre nous se réduit peu à peu et j'espère la doubler avant la grosse montée du 8,5 km. A l'inverse, une femme qui m'a doublé avant l'entrée du domaine se retrouve maintenant assez loin devant. Elle a mis le turbo et je ne pourrai pas la rattraper. Elle est sans doute la première. Je profite enfin du vent favorable. J'arrive ainsi à courir à 15 de moyenne sur près de 700 m sur le chemin en léger faux-plat descendant qui sort du domaine. Le mistral est de 3/4 dans le dos. Hop ! On vire à droite à 90°. Maintenant c'est du plat sur 1 kilomètre. C'est dans cette portion que je finis par doubler la féminine. Désormais, je me rapproche d'autres concurrents un peu plus loin devant. Vers le 8e kilomètre, le sol n'est pas très régulier sur environ 500 m, on traverse un champ et on aborde une petite pente pour déboucher sur le bout de la colline du Brézème côté est. Difficile d'aller très vite. Finalement, j'ai couru à 13,2 de moyenne pendant près de 3,7 km sur toute la partie hors colline. J'espérais aller plus vite mais ce n'était pas tout plat et le vent n'était pas dans le dos sur toute la portion. J'ai bien déroulé ma foulée et fait de mon mieux sans me mettre dans le rouge.

Le chemin au 8,5 km

Le chemin au 8,5 km

On se retrouve sur un chemin assez large et caillouteux qui longe un vignoble, c'est les 8,5 km. A certains endroits le pourcentage avoisine les 20 %. Ça monte sur près d'un kilomètre avec une première moitié très raide. J'alterne course et marche. Je gère et ça va. Je suis avec trois autres coureurs que je doublerai tous d'ici l'arrivée. Lorsque j'arrive au sommet de la colline j'en suis à 9,5 km de course. A partir de là, on court soit sur des chemins soit sur des sentiers. Il y a toujours des possibilités pour doubler un concurrent. On alterne portion de plat, portion de descente et portion de montée. Au dernier ravitaillement j'absorbe une gorgée d'eau. Je passe le 11e kilomètre en 59 min, mon objectif sera rempli.

A environ 2 km de l'arrivée

 

Vers 11,5 km de course c'est la dernière côte très raide. Je double un dernier coureur qui coince. Je sais qu'après il reste environ 1 kilomètre en descente. La première partie se court en sous-bois. Ce n'est pas très raide et sans trop de dangers. On rejoint ensuite le haut Livron et les petites ruelles très pentues. Impossible de rattraper le gars devant moi. Je jette un œil derrière, pas de problème. Il reste 100 m, je regarde mon chrono et décide d'accélérer un bon coup pour franchir la ligne en moins de 1 h 07 min. C'est chose faite : 1 h 06 min 58 s pour 12,6 km et 300 m de dénivelé positif d'après Openrunner. Ce qui donne 11,3 km/h de moyenne.

Cette course a été beaucoup plus facile que les fois précédentes, en partie grâce à la météo mais également grâce au changement de sens. A peu de choses près le tracé était identique. Je n'avais pas fait de compétition depuis plus de trois mois et aujourd'hui je me suis senti bien. J'avais du jus, j'ai été capable de piquer des petites accélérations. Je me classe 49e sur 135 arrivants. Aujourd'hui le niveau était relevé, 16 athlètes ont terminé en moins d'une heure.

Dans les prochains jours je vais peut-être faire 1 ou 2 sorties à vélo mais ensuite ce sera du repos et en ce qui concerne la course à pied, c'est ma pause annuelle qui démarre dès à présent. Reprise prévue le week-end du 15 septembre soit 3 semaines sans courir. Ce sera la fin de l'ambroisie, le début de l'automne et le moment de se fixer d'autres objectifs.

 

Gerry GALTIER, août 2018

Le parcours

Le parcours

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