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Les écrits de Gérigé

Sécheresse

3 Juin 2018, 15:59pm

Publié par Gérigé

Sécheresse

 

 

Chapitre 1

 

« Flash info de 18 h du lundi 16 avril.

Nous y sommes. Cela fait désormais un an jour pour jour qu'il n'est pas tombé une seule goutte de pluie en France métropolitaine ainsi que dans la majeure partie de l'Europe. La plupart des cours d'eau du sud du pays sont à sec, il n'est plus possible de naviguer sur les fleuves et les nappes phréatiques sont dramatiquement basses. Nous ferons le point sur la situation dans un instant avec nos spécialistes en studio et nos envoyés spéciaux déployés un peu partout dans l'hexagone. Nous verrons notamment avec eux les différents points de tension provoqués par les militants de Free Water ainsi que les annonces prévues par le gouvernement. Va-t-on vers un rationnement drastique de l'eau ? Nous ferons enfin le point sur l'exode des Français en Afrique. Ils sont de plus en plus nombreux à partir vers ce nouvel Eldorado où à l'inverse de chez nous la météo est de plus en plus clémente… »

– Rose ! Éteins moi cette radio, gémit-il.

– Je te le dis Oscar. C'est la punition du Seigneur pour tous nos pêchés, répondit-elle d'une voix aigrelette.

– Veux-tu bien éteindre cette radio ! prononça-t-il distinctement en haussant le ton.

Tandis que les voix des journalistes continuaient à débiter les infos, Rose poursuivait son monologue…

– Dieu nous envoie ce fléau pour nous rappeler qu'il est le Tout-puissant. Notre salut vient de notre Dieu, qui est assis sur le trône, ainsi que de l'Agneau…

– Arrête ces conneries Rose. Ça suffit maintenant !! Arrête-moi cette radio.

Sa femme semblait avoir totalement perdu la raison.

– Le troisième ange sonna de la trompette. Une grande étoile, qui brûlait comme un flambeau, tomba du ciel. Je l'ai vue Oscar. Elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d'eau…

– Tu vas LA FERMER MAINTENANT !!! gueula-t-il depuis la terrasse.

Face à la surdité de son épouse, Oscar finit par se lever et s'éloigner de la maison. Rose persévérait dans son discours hystérique en tournant en rond dans le séjour. Parfois elle s'arrêtait de marcher et de parler, levait les bras et fixait le plafond, immobile. Son visage émacié et ses orbites tout en creux lui donnait l'aspect d'une momie. Puis elle repartait et reprenait sa litanie. Sa voix couplée à celles de la radio produisait un brouhaha qui tapait sur les nerfs et les nerfs d'Oscar n'en pouvaient plus car ce cirque durait depuis des semaines. Rose récitait des chapitres entiers de la bible. Oscar n'était pas croyant et il acceptait que sa femme le fut. Mais il y avait des limites et Rose les avaient dépassées depuis un moment.

Deux coups sourds retentirent dans les collines et le silence revint. Oscar était de nouveau sur la terrasse assis sur une chaise de jardin en plastique, un fusil posé sur ses cuisses, sirotant une bière fraîche comme si de rien n'était. Il avait le regard vide et le front perlé de gouttes de sueur. Dans le séjour un filet de sang s'échappait du corps étendu sur le carrelage. En explosant, la radio avait mis le feu au napperon où il était posé. Des flammèches et de la fumée commençaient à se répandre dans la pièce.

Oscar but une nouvelle gorgée de bière et sourit en fixant l'horizon. Il n'en avait plus rien à foutre à présent.

 

 

Sécheresse

Chapitre 2

 

Henri Pangeat devait terminer les vingt derniers kilomètres à pied. Par précaution, il avait préféré voyager de nuit en privilégiant des petites routes de campagne mais il était tombé à sec. Heureusement il avait repéré le parcours il y avait deux semaines en découchant une nuit. Il préparait son départ depuis un mois. Il avait pris soin de liquider petit à petit son compte en banque. Enfin, leur compte en banque. Henri était marié depuis deux ans à Julie et il lui avait caché ses intentions. De toute façon elle ne voulait rien entendre et c'était précisément pour cela qu'il avait tout fomenté et avait décidé de partir seul.

Julie et lui étaient passés par la voie officielle. Ils avaient déjà fait plusieurs demandes auprès des ambassades pour s'exiler en Afrique mais elles avaient toutes été refusées et depuis que des quotas avaient été instaurés, les chances de quitter la France s'étaient considérablement réduites. L'unique solution était de dénicher un passeur et de fuir clandestinement. Henri avait tenté de convaincre sa compagne en vain. Lui, savait que le changement de climat allait perdurer. Il le savait car c'était son métier, météorologue. L'état ne voulait pas créer de panique générale mais la vérité finirait par éclater car les gens pouvaient constater chaque jour l'ampleur des dégâts. On assistait à une inversion de climat nord-sud.

Quand, il y avait un peu plus d'un mois, un de ses collègues lui avait parlé d'un passeur près de Toulon, il n'avait pas hésité car les prix grimpaient en flèche. 50 000 pour partir, le double d'il y avait six mois. Combien faudrait-il débourser dans un an ?

Henri devait rejoindre une crique où l'attendait un canot. De là il rallierait avec les autres clandestins un bateau qui mouillait au large et 48 h plus tard ils seraient tous en Afrique. Il regarda sa montre : 3 h 10. Pas d'inquiétude, il serait au rendez-vous à temps. Il marcha ainsi sur le bord de route muni d'un sac à dos dans lequel se trouvait une gourde, l'argent et ses papiers. Ce n'était pas la pleine lune mais le satellite était suffisamment lumineux pour qu'on puisse se déplacer sans trop de difficultés. Lorsqu'une voiture arrivait, Henri sautait dans le fossé pour se cacher. Pendant la première demi-heure il n'en croisa que deux. Il fit une courte halte car il avait chaud et besoin de se désaltérer. Il devait bien faire près de 20° C et il transpirait déjà beaucoup. Il but plusieurs longues gorgées puis consulta son téléphone pour revoir le plan et le lieu de rendez-vous. Il en était proche à présent, les embruns caressaient son visage. Samir, son contact, lui avait précisé d'être ponctuel car il n'attendrait pas. Le canot n'accosterait que quelques instants puis repartirait rapidement pour éviter les gardes-côtes. Henri jeta un dernier coup d'œil à son téléphone avant de le ranger. Julie avait tenté de l'appeler mais il n'avait pas répondu.

Lorsqu'il coupa la départementale qui longeait la côte, il aperçut un individu pas très loin devant lui. Celui-ci se retourna mais ne dit rien et continua sa marche, l'ignorant. Tous deux, à quelques mètres de distance, empruntèrent le même sentier pendant une dizaine de minutes. Ils débouchèrent sur la crique au dernier instant. C'était un espace à peine plus grand qu'un terrain de tennis. Plusieurs personnes attendaient debout dans un silence absolu. Tous observaient l'horizon maritime sous la lueur dorée de la lune. La plupart étaient immobiles, d'autres se balançaient légèrement de gauche à droite. On eût dit une bande de zombies en attente. Henri se glissa au milieu d'eux. On fit à peine attention à lui. Il se trouva cinq ou six mètres carrés libres et comme les autres commença à fixer la mer, la boule au ventre.

Le temps lui parut interminable. Il ne cessait de repenser à tout ce qu'il avait entrepris ces derniers jours. Et s'il avait fait une connerie ? Et Julie ? Qu'allait-elle devenir ? Il but à nouveau un grand coup d'eau. Sa bouteille était à moitié vide.

Soudain il perçut au loin le bruit d'un moteur qui filait. Le son était de plus en plus intense. Il ne vit le canot qu'au dernier moment. L'embarcation lui sembla minuscule. Il y avait deux types à l'intérieur.

Le moteur s'arrêta et les deux hommes accostèrent. Henri ne pouvait distinguer leur visage. L'un d'eux, qui avait un accent arabe, leur dit de se ranger en colonne devant lui. Tout le monde obtempéra dans un silence de mort.

– On va vous appeler, continua-t-il. Quand c'est votre nom, vous venez, donnez l'argent et montez à bord.

Un homme dans la colonne demanda :

– Il n'y a qu'un canot ? On est trop nombreux.

– C'est assez. C'est pas loin et après vous montez dans le bateau.

L'appel commença. L'autre type portait une torche et une liste, c'était Samir. Il dictait les noms tandis que son acolyte récupérait l'argent. La manœuvre était assez rapide. Quand ce fut le tour d'Henri, il ne restait plus que trois personnes derrière lui. Il tendit deux petits paquets enveloppés dans du papier journal, 25 000 chacun, puis grimpa dans le canot. Ils étaient serrés comme des sardines et Henri se demanda comment les trois derniers passagers plus les passeurs allaient faire pour monter.

Il y eut un problème avec le dernier clandestin. Apparemment celui-ci n'avait pas la somme suffisante. Le ton monta. Les trois hommes parlèrent en arabe. Finalement l'affaire se régla et il put monter.

– Bien ! Tout est en ordre. clama Samir. Quelqu'un sait piloter un canot ?

Trois personnes levèrent la main. Samir désigna le plus proche du moteur et lui commanda :

– Toi. Tu prends les commandes. File tout droit pendant dix minutes. Après tu verras la lumière d'un bateau qui clignote. C'est votre destination.

– Mais vous ne venez pas avec nous ? demanda l'homme angoissé.

– Nous, on s'arrête là. C'est tout droit, répéta-t-il.

Sans dire un mot de plus les deux passeurs tournèrent le dos aux clandestins et partirent. Henri sentit son rythme cardiaque augmenter. Un passager sauta du canot et courut dans le noir pour rattraper les passeurs. Celui qui devait les conduire au bateau leur demanda s'il devait partir tout de suite ou attendre. Plusieurs hommes lui dirent d'y aller. Il mit le moteur en marche et le canot démarra doucement.

– Accrochez-vous et penchez-vous vers l'intérieur, ordonna l'homme. On est trop nombreux et je ne peux pas aller trop vite sinon le canot va se retourner. Bougez le moins possible et aidez-moi à repérer le bateau.

Henri qui était assis à l'arrière se recroquevilla et la tête penchée sur ses genoux commença à prier. Il n'avait jamais prié de sa vie.

 

Chapitre 3

 

Julie se réveilla en sursaut, elle avait mal dormi et la matinée était bien entamée. Henri n'était pas rentré la veille au soir. Elle l'avait appelé à plusieurs reprises sur son portable mais il n'avait pas décroché et elle ne s'était pas senti la force de lui laisser un message. C'était la deuxième fois ce mois-ci qu'il lui faisait le coup. Deux semaines auparavant, il était revenu le lendemain, expliquant être resté chez un collègue après une soirée arrosée. Ça avait vite tourné en engueulade mais il lui avait promis de ne plus recommencer. Ça avait été fatigant et Julie n'avait pas envie d'une nouvelle scène. Elle en était à son huitième mois de grossesse et sa priorité était le bébé.

Elle se redressa dans le lit moite. Il était 9 h 30 et il faisait déjà chaud à l'extérieur. Elle se leva et alla prendre une douche puis elle se rendit dans la cuisine pour prendre un thé. Il fallait faire les courses mais Henri n'était pas là et donc elle n'avait pas la voiture. Elle décida d'appeler sa copine Mélanie, espérant qu'elle serait libre ce matin pour au moins la ramener chez elle après la corvée. Mais tout en buvant son thé elle se dit qu'elle n'en avait pas envie. Mélanie la harcèlerait de questions auxquelles elle ne voudrait pas répondre. Julie n'avait rien dit la première fois et elle comptait bien agir de même cette fois-ci. Elle décida qu'elle se rendrait seule au magasin et que les courses terminées elle l'appellerait prétextant un retard d'Henri. Et si dans le pire des cas Mélanie n'était pas libre, elle se débrouillerait pour trouver une personne qui puisse la raccompagner. Le covoiturage et l'auto-stoppe était monnaie courante dans le coin.

Il était un peu plus de 10 h lorsque Julie sortit de chez elle. Il y avait 4 km jusqu'au magasin. Elle en aurait pour une heure sauf si elle tombait sur la factrice ou sur un voisin qui la descendrait jusqu'au bord de la Drôme. Elle leva la tête pour observer le ciel. Il était bleu azur comme d'habitude sauf du côté du Diois où le gris dominait depuis un mois sans qu'aucune averse ne tombe. Le sol des champs environnants était craquelé. Certaines parcelles étaient à l'abandon comme celle de ses voisins les plus proches, Rose et Oscar. Elle regarda en direction de leur maison située à cinq-cents mètres environ au-delà d'un vallon. Elle n'y distingua aucun mouvement mais le mur de la ferme était noirci d'un côté comme s'il y avait eu le début d'un incendie. Julie ne côtoyait plus Rose et Oscar depuis un petit moment, depuis les problèmes d'eau en fait. Elle se demanda s'ils savaient qu'elle était enceinte. Elle partit tranquillement sur la petite route ombragée et tenta une nouvelle fois d'appeler Henri, en vain. Ce début de marche la relaxa et lui fit du bien mais au bout d'un quart d'heure elle quitta la fraîcheur des arbres et se retrouva sous le soleil implacable. Elle s'arrêta un instant et but une gorgée d'eau. Avec Henri ils habitaient une fermette un peu à l'écart sur les premières pentes du Vercors au nord de la rivière Drôme. C'était la tranquillité assurée et surtout un gain financier puisqu'elle en avait hérité de ses grands-parents. Elle se demandait ce qui allait se passer quand Henri reviendrait. Il avait bien voulu du bébé alors pourquoi cette attitude ? À moins que ce ne soit à cause de l'eau ? Préparait-il leur départ en douce ? Non, elle refusait d'y croire. Soudain le bruit d'un moteur la fit tressaillir et sortir de ses pensées. Elle se retourna et reconnut la vieille Partner d'Oscar. Celui-ci ralentit et s'arrêta à sa hauteur.

– Ça fait un bail, lui dit-elle d'un air enjoué à travers la vitre baissée du passager.

– Tu vas où comme ça ? répondit-il de manière mécanique.

– Je vais faire les courses à Inter.

– Monte, c'est mon chemin.

Julie monta et Oscar redémarra sans attendre qu'elle ne fixe sa ceinture. Il ne roulait pas vite et regardait droit devant lui.

– Je vais gagner du temps grâce à toi, lui dit-elle avec enthousiasme. Merci.

Oscar ne répondit pas. Alors elle continua la conversation :

– Comment va Rose ?

– Elle est au frais, répondit-il.

– C'est sûr qu'avec cette chaleur c'est mieux. Et toi ? Où tu vas comme ça ?

– Je vais acheter de la chaux.

– De la chaux ? Mais pourquoi faire ?

– C'est pour mes murs. Dis-donc t'attends un p'tit ?

Il avait posé la question sans la regarder.

– Ben, oui comme tu peux le voir. C'est pour dans un mois. On en voulait tellement un avec Henri. Enfin, je dis un… ce sera peut-être une. On n'a pas voulu savoir le sexe. Ce sera la surprise.

Julie continua à meubler la conversation quelques instants puis se tut. Oscar, lui, n'ouvrit la bouche à nouveau que deux minutes plus tard pour la déposer.

– J'te laisse là. Moi je pars de l'autre côté.

– Merci Oscar, lui dit-elle en le regardant.

Il ne broncha pas alors elle descendit et claqua la porte et tandis qu'il repartait elle lui fit signe merci de la main.

– Eh, ben ! Mais qu'est-ce qu'il avait ce matin ? Complètement givré ! En tout cas je suis arrivée, marmonna-t-elle.

Julie n'avait plus que trois-cents mètres à marcher jusqu'au magasin situé au bord de la Drôme. Elle contourna un bâtiment et déboucha sur un large rond-point. Il y avait un embouteillage. Elle se faufila au milieu des voitures et s'aperçut que le parking du magasin était bondé. Intriguée elle interrogea un automobiliste dont la vitre côté conducteur était baissée.

– Vous savez ce qui se passe ?

– Comment ! Vous n'êtes pas au courant ? lui répondit-il interloqué.

– Au courant de quoi ? demanda-t-elle.

– Apparemment, non… L'état va rationner l'eau à partir de demain. Tout le monde vient faire le plein. Si j'étais vous j'irais vite en acheter avant qu'il n'y en ait plus.

Abasourdie, Julie reprit son gymkhana entre les voitures et arriva enfin à l'entrée du parking du magasin où un vigile faisait la circulation. Elle vit alors une longue queue de personnes devant le drive. Quelqu'un cria qu'il fallait se rendre là-bas pour avoir des packs d'eau. Elle croisa une femme qui s'en allait avec un chariot rempli de bouteilles. Elle se dirigea vers un parc à chariots mais il était vide. Et le second aussi.

– C'est bien ma veine ! se dit-elle dépitée.

Julie fit un rapide tour des parcs mais il n'y avait plus de chariot disponible alors elle décida d'attendre à côté de celui qui était un peu à l'écart et à l'ombre, se disant qu'elle finirait par voir un client en rapporter un. Elle avait chaud et but à nouveau. Elle aperçut un homme qui sortait du magasin mais il fut aussitôt pris en chasse par un autre homme. Ils discutèrent. Elle comprit qu'elle n'était pas prête d'avoir un chariot en restant là alors elle se dirigea vers l'entrée du magasin. C'est alors qu'elle ressentit une longue contraction qui l'obligea à s'arrêter et à s'appuyer sur la carrosserie d'un véhicule.

– Il manquait plus que ça, marmotta-t-elle.

Elle reprit son souffle et repartit doucement vers l'entrée mais trente secondes plus tard une autre longue contraction la saisit. Elle s'appuya à nouveau contre une voiture et sortit son téléphone. Il fallait qu'elle joigne Henri, le travail avait commencé.

 

 

Panneau situé à la source de la Drôme

Panneau situé à la source de la Drôme

Chapitre 4

 

Plusieurs dizaines de kilomètres en amont, à La Bâtie-des-Fonds, une fillette jouait avec son frère dans le lit desséché de la source de la Drôme. Avec des petites pierres et des brindilles elle construisait une petite ville avec des remparts.

– Qu'est-ce que tu fais ? Va me chercher d'autres bouts de bois. dit-elle à son frère.

– Attends, je vais faire pipi. lui répondit celui-ci.

Dans ce village de quelques âmes, loin du tumulte des villes, la fillette s'écria :

– Ah ! Mais t'es dégoûtant. Ça me mouille les pieds.

Un instant après le petit frère revint avec des petits branches sèches qu'il tendit à sa sœur :

– Tiens !

– T'aurais pu faire pipi ailleurs, j'en ai plein les pieds. le sermonna-t-elle.

– C'est pas moi, s'offusqua-t-il. J'suis allé là-haut. Et il montra du doigt.

– Mais regarde ! Ça coule encore !

Les deux enfants levèrent la tête et remontèrent le filet liquide qui serpentait entre les cailloux. Ils traversèrent la petite route jusqu'au tuyau d'où jaillissait la source. Il n'y avait aucun doute ! Après trois mois à sec, l'eau coulait à nouveau. Les deux enfants coururent en criant avertir leurs parents.

 

FIN

 

La source de la Drôme à La Bâtie-des-Fonds, été 2015

 

Gerry GALTIER, juin 2018

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